Pour se représenter ce que signifie le changement climatique à venir, il est possible de faire appel à la méthode des analogues climatiques. Cela consiste à déterminer un endroit doté aujourd’hui d'un climat comparable à celui que l’on prédit à la fin du siècle. L’étude de Kopf (2008) a réalisé ce travail pour la ville de Paris ainsi que d’autres capitales européennes.
Ainsi, dans le scénario du Hadley Centre (centre climatique basé en Angleterre), le climat de Paris entre 2070 et 2100 ressemble fortement au climat actuel de Badajoz près de Cordoue, capitale de l'Estrémadure dans le sud-ouest de l’Espagne, caractérisé par des étés brûlants et arides. Comparer ces deux villes permet d’imaginer plus facilement ce que représente une augmentation de 4°C en termes de modification des conditions de vie, en termes d’adaptation de l’urbanisme, de l’architecture des habitations, de système énergétique, de gestion des eaux.
Cet exercice mérite toutefois d’être réalisé en recourant à différents modèles climatiques, ce qui a été fait dans cette étude. La figure 3 ci-dessous illustre où se placent les meilleurs analogues pour neuf métropoles européennes. On voit encore que les résultats des trois simulations sont très contrastés : l'éventail des futurs possibles pour Paris est encore très ouvert, du climat de Badajoz à celui des pays Baltes en passant par Rome. L'exercice pourrait être multiplié en étudiant d'autres scénarios d'émissions et d'autres modèles, mais le message est déjà clair : les climats changeront de manière significative, même si on ne peut pas encore prédire comment.
Plus récemment, des chercheurs de l'Université de Zurich (Suisse) ont étudié le climat de 520 grandes villes du monde, selon 19 variables dont la température et les précipitations. Ils annoncent que des changements majeurs au niveau des conditions météorologiques : Paris ressemblera à Canberra (Australie) tandis que Londres connaîtra les températures estivales de la ville de Madrid. Pour ces estimations, les scientifiques ont utilisé des modèles volontairement optimistes, c'est-à-dire qui supposent que les émissions de dioxyde de carbone se stabiliseront d'ici le milieu du siècle, de façon à limiter la hausse de la température moyenne du globe à 1,4°C par rapport à la période préindustrielle. L'équipe a ensuite comparé les Paris, Londres, Stockholm... du futur aux villes actuelles, dans le but de rendre plus tangibles les changements à venir. Les villes de l'hémisphère nord ressembleront en 2050, en termes climatiques, à celles d'aujourd'hui qui se trouvent 1 000 km au sud. Celles qui se trouvent à l'équateur ne subiront pas de réchauffement majeur, mais en revanche, elles auront plus de sécheresses et de pluies.