Bouquet variétale

Dans des communications récentes sur le blé tendre, Arvalis, propose quelques clés pour composer un « bouquet » variétale, en se basant sur des observations du passé récent. La première clé concerne les contraintes liées aux accidents climatiques :

Pour ces contraintes liées au climat, Arvalis recommande :

  • Une variété tardive à cycle long qui permet d’augmenter le potentiel en profitant de l’offre climatique lorsque le milieu le permet
  • En semis précoce, une variété tardive à montaison (photosensible) qui diminue les risques de gel d’épi
  • Dans les milieux difficiles, la précocité à épiaison permet d’éviter les conditions échaudantes de fin de cycle
  • Diversifier les précocités de sa sole de blé pour réduire l’impact des aléas climatiques

La seconde clé concerne les contraintes liées au contrôle des bio-agresseurs. Liés au climat, à la parcelle ou au système de culture, certains bio-agresseurs sont difficilement contrôlables par des produits phytosanitaires, mieux vaut privilégier les résistances variétales.

Face à tous ces paramètres, ARVALIS, recommande de diversifier les variétés semées pour étaler les risques :

Cultiver 3 à 4 variétés permet de compenser une partie de la variabilité liées aux aléas climatiques et aux pressions maladies.

Au sein d’une sole, il reste nécessaire d’avoir plusieurs niveaux de précocité différents pour esquiver les accidents ponctuels mais aussi profiter de la durée de cycle lorsque l’offre climatique de l’année le permet.

Zoom sur le projet PHENOME de l’INRAE : un investissement d’avenir pour construire les variétés du futur.

Les variétés de l’agriculture du futur, plus économe en ressources, moins polluante et capable de résister voire de tirer parti des changements climatiques en cours doivent s’élaborer dès maintenant. Pour accompagner cet effort, l’INRA, en partenariat avec plusieurs instituts techniques, et fortement soutenu par les partenaires de la production de semences a proposé de constituer un réseau de plates-formes de phénotypage, c’est-à-dire de mesure, à haut-débit, de variables en rapport direct ou indirect avec la performance des plantes.

Le projet PHENOME, a ainsi été monté (en 2014 et pour une durée de 8 ans) avec pour ambition d’accompagner le développement d’un ensemble de plates-formes nationales, ainsi que des développements méthodologiques en matière d’automatisation des mesures, de sensoring et de gestion des masses de données. Ce réseau, porté et coordonné par un chercheur de l’IBIP (INRA-LEPSE), comporte outre notre plate-forme M3P, des sites en conditions contrôlées (serre), semi-contrôlées (abri anti-pluie et/ou contrôle de la teneur en CO2) et des champs instrumentés, dans climats contrastés. Il accompagne notamment les projets IA centrés sur des  espèces (maïs, blé, colza, pois, tournesol).

Figure : Robot agricole « phénomobile » permettant de faire du phénotypage à « haut débit »

Manuel AgriAdapt : 5 cas d'études de fermes en grandes cultures en Espagne, Allemagne, France et Estonie.