Des rotations diversifiées
Les bénéfices climatiques agro-environnementaux, et économiques de la diversification des assolements sont nombreux. Déjà en 2012, le ministère de l’agriculture (CEP) proposait une synthèse sur le sujet. La diversification des assolements est décrit comme un des principaux leviers d’action pour concevoir des systèmes de cultures économes en intrants agricoles (engrais, produits phytosanitaires). La diversification des assolements permet en effet d’aller plus loin que l’optimisation des doses et des matières actives épandues, et de réduire l’usage des intrants au niveau de l’exploitation :
- en empêchant les flores adventices de se spécialiser, une diversité d’assolement permet de casser les cycles des adventices et de réduire l’usage des herbicides ;
- l’alternance de plantes hôtes et non hôtes pour les ravageurs des cultures diminue le risque de problèmes phytosanitaires, ce qui permet de réduire l’usage des insecticides et fongicides ;
- l’introduction de légumineuses dans les successions de cultures permet de fixer l’azote de l’air et de valoriser l’effet positif de la légumineuse sur la culture suivante, afin de réduire les apports en engrais azotés de synthèse.
En diminuant l’utilisation des intrants agricoles, la diversification des assolements pourrait donc contribuer à réduire les risques de pollution diffuse (pollution de l’eau par les pesticides, eutrophisation, etc.) et l’émission de gaz à effet de serre.
Ensuite, la diversification des assolements est décrit comme un levier pouvant participer à une meilleure gestion des risques dans l’exploitation :
- la diminution des charges opérationnelles liées aux achats d’intrants peut permettre une amélioration du bilan économique de l’exploitation (amélioration des marges brutes dans un contexte de prix des intrants à la hausse) ;
- la moindre utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais de synthèse, ainsi que l’accroissement de la production de fourrages riches en protéines via l’introduction de légumineuses, peut accroître l’autonomie de l’exploitation et la rendre moins sensible aux variations de prix des intrants ;
- la mise en culture d’une diversité d’espèces permet d’étaler les pointes de travail sur la campagne culturale ;
- la diversification des assolements est un moyen de varier les revenus, d’étaler les risques face aux aléas climatiques et économiques et ainsi d’accroître la résilience des exploitations dans un contexte d’incertitudes (volatilité des prix agricoles, changement climatique).
Source : La diversification des assolements en France : intérêts, freins et enjeux – CEP – Analyse N° : 51 – Août 2012
Les cultures associées
L'association est un principe agronomique essentiel dans le système : alterner les familles botaniques et / ou les associer pour bénéficier des complémentarités de chacune. Généralement, 2 à 4 espèces sont toujours associées. Le choix des mélanges est très évolutif selon les parcelles, la qualité du sol et les conditions climatiques. La mise en place de cultures associées demande la maîtrise de savoirs agroécologique :
- l'association céréales / légumineuses est bénéfique à plus d'un titre : la légumineuse ne concurrence pas par sa hauteur la céréale, elle couvre le sol et fixe l'azote atmosphérique (importance du choix des variétés);
- densité de semis des mélanges céréales / légumineuses (semence de ferme) : Les cultures principales sont semées à la même densité qu'en culture pure et les plantes associées sont semées à moitié de leur dosage en pur;
- la priorité pour la constitution des mélanges est donnée aux espèces adaptées localement. Un mélange est conçu en fonction de la destination initialement prévue de chacune des cultures (mélange vendu ensemble ou séparément), de sa facilité de triage après récolte (taille des graines du mélange) et de la maturité des graines. Il doit aussi tenir compte de la hauteur de chacune des espèces pour éviter de trop fortes concurrences.
Figure : Exemple de cultures associées dans le Sud-Ouest de la France – blé féverole
Source : https://osez-agroecologie.org
Manuel AgriAdapt : 5 cas d'études de fermes en grandes cultures en Espagne, Allemagne, France et Estonie.